Comment restaurer la fertilité des sols ?
Un processus en 3 étapes
1. Restaurer la fertilité physique
La première étape est la fertilité physique du sol. Elle repose sur l’état de structure, qui conditionne directement la fertilité chimique et biologique. Un sol bien structuré assure une bonne circulation de l’air et de l’eau, favorisant ainsi l’installation et l’activité des micro-organismes ainsi que l’absorption des éléments nutritifs par les plantes. La porosité et l’agrégation des particules du sol influencent également la rétention d’eau et la disponibilité des nutriments. La première étape consiste, avant tout, à régler les problèmes de structures majeurs en utilisant les bons outils au bon moment et à la profondeur adaptée.

2. Optimiser la fertilité chimique
Une fois la structure du sol améliorée, il est crucial d’équilibrer sa fertilité chimique. Cela passe par le choix des amendements adéquats afin d’atteindre un pH optimal et d’assurer la présence en quantités suffisantes et selon les bons rations des éléments nutritifs essentiels (azote, phosphore, potassium, calcium, magnésium, oligo-éléments, etc.). L’analyse de sol est une étape clé pour ajuster précisément les apports, qu’ils soient organiques ou minéraux. L’objectif est de créer un environnement propice à une nutrition végétale équilibrée, sans excès ni carences, pour une croissance optimale des cultures.
L’analyse de sol est un outil qui offre l’opportunité de corriger les éventuels déséquilibres qui empêchent l’expression du plein potentiel de fertilité d’un sol et qui peuvent être à l’origine d’un plafonnement des rendements. Néanmoins, l’interprétation des résultats d’analyse peut sembler compliquée de prime abord.
Equilibrer la CEC – Veiller au bon rapport Ca/Mg
Le pH ne doit pas être le seul paramètre pris en compte dans la décision d’amender ou non les terres et dans le choix des amendements utilisés. Les teneurs relatives en cations (Ca²⁺, Mg²⁺, K⁺, Na⁺), mesurées via l’évaluation de la répartition de ceux-ci sur la CEC, est également un facteur à prendre en compte. Ces teneurs relatives peuvent avoir un effet direct sur l’agencement et l’organisation des particules de sol et donc, in fine, avoir une influence sur sa structure.
Le calcium a un effet aérant et le magnésium à l’inverse resserre la structure. Un excès de Mg conduit à une terre plus collante et favorise un effet « plasticine ». Le développement racinaire devient alors difficile. En sols argileux le calcium évite l’étouffement, en sol sableux le magnésium aide au contraire à créer un peu de structure dans des profils parfois soufflés. Selon votre type de sol, il est important d’entretenir le bon ratio Ca/Mg.
Choisir les bons amendements en fonction de votre situtation
Pour rééquilibrer la CEC, il est important de corriger d’abord les excès avant de traiter les carences. En effet, la présence d’éléments en excès peut influencer négativement la présence d’autres éléments.
Le soufre permet la gestion de la plupart des excès. Par exemple, en cas d’excès de Mg, on peut amender en gypse (Ca SO4), le SO4 mobile et lessivable emportera le Mg et régulera l’excès tandis que le Ca prendra la place du Mg sur la CEC. Le gypse a l’avantage de ne pas avoir d’influence sur le pH du sol ce qui est idéal pour les sols qui ne nécessite pas de chaulage.
Ne pas négliger les autres éléments
Une fois les excès réglés, la potasse, le soufre, le bore, le manganèse et autres oligoélements ne sont pas à négliger. En fonction des cultures prévues dans la rotation des apports spécifiques peuvent être nécessaires.
3. Renforcer la fertilité biologique
La fertilité biologique du sol repose sur l’activité de ses organismes, indispensables à la décomposition de la matière organique et à la libération des éléments nutritifs pour les plantes. L’apport de matières organiques adaptées alimente cette vie microbienne (bactéries, champignons) ainsi que les décomposeurs (vers de terre, collemboles, etc.), qui fragmentent et digèrent la matière organique, favorisant ainsi l’humification. Ce processus améliore la structure du sol, sa capacité de rétention d’eau et sa fertilité à long terme, rendant les sols plus résilients et productifs. Toutefois, le choix des matières organiques est crucial : selon leur indice de stabilité (ISMO) et leur rapport C/N, elles n’interagissent pas de la même manière avec les organismes du sol. Pour un équilibre optimal, il est recommandé de diversifier les formes d’apports.
